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Remake de la guerre froide en Arctique

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Les ressources naturelles du sous-sol arctique attisent les appétits. Le Canada et la Russie défendent leur souveraineté et la prolongation de leur plateau continental devant l'ONU à coup de brise-glaces, bombardiers, et expéditions scientifiques.
par AFP
publié le 25 août 2008 à 7h00

Le Canada met les bouchées doubles cet été pour assurer sa place dans la course à l'Arctique dont les ressources naturelles sous-marines aiguisent les appétits, une quête dans laquelle la Russie a une longueur d'avance. Comme dans un remake de la Guerre Froide, les silhouettes des bombardiers stratégiques russes reviennent s'aventurer dans les cieux longtemps désertés du Grand Nord, plaçant sur le qui-vive les chasseurs de l'Otan.

Un brise-glace canadien entreprend cette semaine une mission visant à recueillir des données scientifiques destinées notamment à étayer les revendications du Canada dans cette région potentiellement riche en hydrocarbures.

Le Louis Saint-Laurent se rend en mer de Beaufort -au nord de l'Alaska et des Territoires du nord-ouest canadiens- où il sera rejoint début septembre par le brise-glace américain Healy. Cette mission conjointe effectuera des relevés sismiques afin de délimiter les contours du plateau continental, a indiqué Jacob Verhoef, du ministère des Ressources naturelles.

L'intérêt d'une telle mission n'est pas uniquement scientifique. Selon les services géologiques américains, le sous-sol de l'océan arctique renfermerait des réserves inexplorées de quelque 90 milliards de barils de pétrole (13% des réserves inexplorées) et encore davantage de gaz (30%).

Les cinq pays riverains de l'océan arctique -Canada, Etats-Unis (avec l'Alaska), Russie, Danemark (avec le Groenland) et Norvège- peuvent prétendre à une part du pactole, à con