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Libération

Les indicateurs virent au rouge

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publié le 26 août 2008 à 4h44

Après une crise de trois mois avec le monde agricole, une cuisante défaite au Sénat et une dégringolade de sa popularité, la présidente Cristina Fernández de Kirchner affronte aujourd'hui une inflation qui frôle les 30 % et les doutes de Wall Street sur la solvabilité du pays. Les huit premiers mois de son mandat ont éclipsé le rétablissement économique dû à son prédécesseur, son mari Néstor Kirchner, aujourd'hui chef du parti péroniste au pouvoir.

Et le doute a envahi les Argentins. Hormis les chiffres de la croissance, de l'ordre de 7 % en 2008, les autres indices économiques, du moins ceux considérés comme indépendants, sont au rouge : 40 % des Argentins travaillent au noir, 30 % vivent avec moins de 100 euros par mois, l'inégalité recommence à augmenter.

Le montant de la dette est supérieur aujourd'hui à ce qu'il était lors de la cessation de paiement du pays en 2001. Exclu du marché financier international, l'Argentine emprunte au Venezuela à des taux deux fois supérieurs à ceux du marché. Alors que le transport aérien est malmené, le gouvernement s'entête à vouloir renationaliser Aerolineas Argentinas. Les services publics, avec des tarifs ridicules de l'énergie ou du transport dans le grand Buenos Aires où habite le tiers de la population, sont à bout de souffle. «Depuis 1975, il y a eu dix-neuf ans de croissance et quatorze ans de crise. Les Argentins s'attendent donc à une prochaine catastrophe économique», reconnaît Bernardo Kosakoff, directeur local de la Com