Peur de rien, les Réunionnais. Le caillou français de 2 512 km2 (sept fois plus petit que la ville de Pékin) aurait lui aussi aimé monter sur le podium chinois. En un an, les échanges commerciaux avec le géant ont explosé : les importations ont augmenté de 41 %, alors que les exportations (surtout de la légine, un poisson pêché dans les mers australes) ont progressé de 36 %, selon les statistiques des douanes. Revers de la médaille : le solde est largement déficitaire. Décidé à doper les échanges, le conseil régional de la Réunion, qui a signé un accord avec la province de Tianjin, le port de la capitale chinoise, a ouvert au début de l'été un bureau sur place. «Nous accompagnerons les implantations d'entrepreneurs réunionnais» assure Fabrice Thibier, de la SR21, la société d'économie mixte de la région. Objectif ambitieux. Pour Jerry Ayan, président de la Fédération des associations chinoises de la Réunion : «Les mégalopoles chinoises sont hors de portée, à l'exception de quelques niches.»
A ce jour, les Réunionnais se contentent plutôt du traditionnel «sourcing» : ils se rendent à la foire internationale de Canton, commercent avec des fournisseurs à bas prix, quitte à importer des contrefaçons (+ 30 % de saisies en un an). Pour autant, Pascal Tiaw-Kine, patron local de Leader Price, et vice-président de l'Association des commerçants, cadres et chefs d'entreprise chinois de la Réunion, est confiant : «Le pouvoir d'achat des Chinois s'améliore, on peut jouer