Coincé entre la mer, une falaise et une centrale nucléaire en activité, le chantier du futur EPR accumule les défis. Face à la Manche, une dizaine de grues rouges offrent la chorégraphie classique d'un grand chantier. Sauf qu'il ne s'agit pas d'un chantier classique mais de la construction du 59e réacteur nucléaire français. Le prototype d'EDF doit être prêt en 2012. Hier, le Canard enchaîné annonçait que le site accusait neuf mois de retard, ce qui fait mauvais genre pour le fleuron de l'industrie française. Mais EDF n'en démord pas : «En dépit des aléas d'un chantier de cette ampleur, à ce jour, l'objectif du démarrage de l'EPR est maintenu à 2012.» A moins que l'énergéticien ne rencontre d'autres embûches.
Fin mai, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a suspendu le coulage du béton durant un mois à cause d'une erreur de ferraillage. L'anomalie - pourtant détectée - n'avait pas été traitée avant le coulage du béton.
Sûreté. Pour l'ASN, cette erreur illustrait un «manque de rigueur inacceptable». Quel que soit l'écart, «il ne faut rien laisser passer», selon Hubert Simon, chef adjoint de la division de Caen du gendarme du nucléaire. En ce sens, gageons que les retards du chantier bénéficient à la sûreté future du site. «D'un point de vue technique, l'incident de mai était un vrai faux problème technique, assure Philippe Leigné, chef du chantier Flamanville 3 à EDF. Mais il était fondamental de le signaler, du point de vue de la démarche d