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Libération

L'Allemagne expérimente le plein-emploi

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publié le 28 août 2008 à 4h45

Alors que la France planche sur le financement du revenu de solidarité active (1), Barleben, une ville allemande, teste depuis un an et demi le plein-emploi, à l'initiative de l'agence pour l'emploi de la région. Vingt minutes suffisent pour traverser cette ville de 6 000 habitants en Saxe-Anhalt (ex-RDA). Elle incarne pourtant bien des espoirs. A l'origine, une idée a priori simple : pourquoi financer le chômage plutôt que l'emploi ? Les chômeurs de Barleben ayant mené d'actives recherches et jugés «non reconvertibles» se voient proposer un emploi d'utilité publique dans les crèches, les associations, auprès des personnes âgées ou au service des oeuvres sociales gérées par les Eglises. En quelques mois, le taux de chômage à Barleben est passé de 8 à 3 % (en ex-RDA, le taux moyen est de 14 %).

Le musée régional revit grâce à l'«embauche» d'une couturière de 55 ans, ainsi tirée de cinq ans de chômage. Et grâce au projet, la maison de retraite de la ville offre un peu plus de confort à ses pensionnaires : une ex-chômeuse lit le journal aux malvoyants, et accompagne les malades chez le médecin. Ces deux femmes reçoivent 825 euros par mois pour trente heures de travail, un peu plus que le montant de l'aide sociale. Mais contrairement aux bénéficiaires de cette dernière, elles paient elles-mêmes leur loyer et cotisent directement pour leur retraite et leur assurance-maladie. Au total, 65 habitants ont retrouvé un emploi d'utilité publique. Selon l'institut IZA, chargé par le minis