Il aura fallu deux heures pour que les producteurs de lait bretons, sur le pied de guerre depuis deux semaines, trouvent un accord avec la direction du groupe Entremont Alliance, qui avait décidé «unilatéralement» en juillet d'appliquer une augmentation inférieure (30,10 euros pour mille litres de lait) à celle consentie par les autres industriels (49 euros comme le réclamaient les syndicats). Mais, à l'issue des discussions dans les salons de l'hôtel des Trois Marches, à Rennes, tout le monde était satisfait. «Nous avons eu une discussion longue, importante, claire et ferme entre gens responsables pour aboutir à une opération gagnant-gagnant», s'est félicité Joël Limouzin, président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles de l'Ouest.
«Plus réactif». Les producteurs de lait avaient mis la pression maximale sur le groupe fromager, leader européen de l'emmental, en bloquant dès mercredi soir tous les sites de transformation et de collecte de lait de l'entreprise en Bretagne. Ils ont obtenu exactement ce qu'ils voulaient : la revalorisation du prix du lait pour le troisième trimestre (juillet, août, septembre), avec une augmentation de 49 euros pour mille litres, comme avec les autres transformateurs (Libération du 20 août). De son côté, Entremont a réussi à imposer son point de vue sur la nécessité de mettre en place, dans un délai rapide, un nouveau dispositif de fixation des prix, «plus réactif» vis-à-vis des marchés intern