En ces temps de crise financière, il ne fait pas bon être un patron d'une banque d'investissement. Vos résultats s'effondrent, votre bonus fait la culbute, vous ne savez plus à quoi sert votre métier. Et le pire : vous vous faites traiter d'incompétent par des crétins d'actionnaires furieux d'avoir perdu de l'argent. Philippe Dupont et Dominique Ferrero, respectivement président et directeur général de Natixis, en ont fait la douloureuse expérience vendredi matin, lors de l'assemblée générale (AG) extraordinaire organisée pour approuver une augmentation de capital de 3,7 milliards d'euros destinée à éponger les pertes de la banque (Libération de vendredi). Les deux hommes s'en remettront, surtout que l'AG a adopté les résolutions. Il n'y avait, à vrai dire, aucun suspens. Les deux actionnaires principaux de Natixis (les Banques populaires et les Caisses d'épargne) possédant 70 % du capital de la banque d'investissement.
«Incompétents !» Mais, et c'est là tout le charme des AG, les actionnaires ont le droit à la parole. «Ce que je vais dire va être un peu désagréable pour messieurs Dupont et Ferrero, lance un petit porteur lors de la séance des questions-réponses. Mais j'aimerais connaître vos qualifications et vos diplômes. Apparemment, vous n'avez rien compris à la finance internationale.» Et poursuivant, très énervé par le discours de Philippe Dupont, prononcé en début d'AG, qui justifiait les pertes de la banque par l'éclatement de «la plus grave cr