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Libération

A l'heure du ramadan, les ménages marocains ne sont pas à la fête

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par Nadia HACHIMI
publié le 1er septembre 2008 à 4h49

De notre correspondante à Casablanca. Pas de ramadan sans harira. Alors, dans les rayons de cette grande surface à la périphérie de Casablanca, pois chiches, lentilles et tomates, ingrédients de la traditionnelle soupe marocaine marquant la rupture du jeûne, sont observés à la loupe. Les gondoles du supermarché ont beau afficher des promotions, les denrées de base de ce plat national ont «pris quelques dirhams», note Ahmed. «Le kilo de lentille a augmenté ce mois-ci de 3 dirhams (1), les pois chiches de 1 dirham et le prix des tomates ne va pas tarder à s'envoler», s'inquiète un fonctionnaire.

Dans l'allée centrale, les chariots se bousculent devant les montagnes de pots de miel et de packs de lait, dont la consommation double durant le mois sacré, qui commence demain en France. «Tout est de plus en plus cher», soupire une vieille femme en chargeant son chariot. Farine, sucre, gaz, essence à la pompe. Cette année pourtant, les prix des produits de base ont pu être contenus grâce à un coûteux dispositif public de soutien des prix, amenant l'Etat à dépenser 40 milliards de dirhams - un montant multiplié par dix en quatre ans - pour compenser la hausse des cours et maintenir l'inflation sous la barre des 4 %. Dans un pays où le revenu moyen annuel ne dépasse pas les 20 000 dirhams (2 000 euros), toute variation de prix, même minime, a des incidences. «Avant, avec 200 dirhams, je faisais mon marché pour la semaine en fruits et légumes, aujourd'hui il me f