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Libération

La bataille des barrages hydroélectriques fait des étincelles

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publié le 1er septembre 2008 à 4h49

De notre correspondante à Lisbonne. Au début de l'été, le barrage du Bas Sabor, dans la région de Tras-os-Montes, au nord-est du Portugal, a vu sa première pierre posée symboliquement. Malgré une polémique vieille de dix ans, et alors qu'entre-temps un programme de dix autres barrages a été décidé. Le gouvernement portugais a décidé d'investir 1,2 milliard d'euro dans l'hydroélectricité, énergie renouvelable et propre. C'est que le pays s'est fixé un objectif ambitieux : produire 39 % de l'électricité à partir d'énergies renouvelables en 2010 alors que Bruxelles fixe ce seuil à 21 %. Mais l'option «tout barrage» préoccupe les écologistes qui bataillent pour sauver le Sabor.

Résistance. L'été, dans la région de Tras-os Montes, où coule cette rivière affluente du Douro, les températures grimpent jusqu'à 40 º. La rivière s'est creusé un passage dans le plateau transmontanais, à près de 700 mètres de profondeur. La vallée est plantée d'oliviers et d'amandiers. Le paysage est à couper le souffle, mais voué à disparaître, noyé sous les eaux de retenue du barrage. A Felgar, village perché sur le plateau, à 15 km de Torre de Moncorvo, on exploite les terres fertiles des berges de la rivière. Le village, qui ne sait encore rien des montants des expropriations pour les terrains voués à disparaître, est une poche de résistance au projet de barrage. Barbara Fraguas est une habituée des rives caillouteuses du Sabor. Cette biologiste originaire de Porto a choisi le Tras-os-Montes pour viv