Dans un quartier cossu du centre d'Helsinki, un parc adossé à une église tutoie une élégante bâtisse de brique rouge percée de larges fenêtres. La maison Tilgmann, une ancienne imprimerie, est le siège d'une compagnie d'assurances finlandaise. Pour quelque temps encore. Car depuis juin 2007, l'assureur partage ses locaux avec l'Agence européenne des produits chimiques (Echa). Une agence à la présence encore discrète, juste trahie par un drapeau européen perché au sommet de l'immeuble dont elle n'occupe que deux des sept étages. A terme, elle est censée investir le reste du bâtiment.
Experts. Plus d'un an après avoir pris là ses quartiers, l'Echa est opérationnelle. L'installation de l'agence a été aussi rapide que sa mission est colossale. Elle doit mettre en oeuvre la réglementation Reach qui encadre, en Europe, la fabrication et l'usage des substances chimiques. Pas moins de 30 000 d'entre elles doivent être enregistrées d'ici à dix ans. Cette étape obligatoire pour les entreprises permettra d'acquérir une meilleure connaissance de ces substances. Car les experts ont peu d'infos sur les substances commercialisées avant 1981, soit la majorité de ce qui est sur le marché. Leur impact sur la santé ou l'environnement est donc mal connu.
Depuis le 1er juin, les entreprises produisant ou important ces substances peuvent les pré-enregistrer auprès de l'agence. Cette phase, qui court jusqu'au 1er décembre, permet aux industriels d'échelonner l'enregistrement des substances en foncti