Menu
Libération
Portrait

Camus l'exilé rafle la tête d'Alcatel-Lucent

Article réservé aux abonnés
publié le 3 septembre 2008 à 4h51

Une sorte de retour d'exil par la grande porte. Philippe Camus, ex-coprésident du groupe d'aéronautique d'EADS, obligé de céder son fauteuil à Noël Forgeard, était parti, à l'été 2006, refaire sa vie professionnelle à New York. Et le voilà qui revient, à 60 ans, s'installer dans le fauteuil de Serge Tchuruk, en tant que président du conseil d'administration d'Alcatel-Lucent. Celui de directeur général, occupé par l'Américaine Pat Russo, reviendra finalement au Néerlandais Ben Verwaayen, ancien patron de BT (ex Bristish Telecom) [lire ci-dessous]. Pour les historiens du capitalisme français, la fable ne manque pas de sel : car s'il y a un homme que Serge Tchuruk a combattu pendant des années comme un forcené, c'est bien Jean-Luc Lagardère. Dont Philippe Camus a toujours été l'homme de confiance. Voilà pour l'archéologie du CAC 40.

Reste que Philippe Camus est une personnalité iconoclaste. On ne sait d'où cela lui vient, mais il se dégage de ce petit bonhomme, à l'allure de Droopy mal peigné, autre chose que la suffisance hautaine de beaucoup de ses homologues. Est-ce dû à sa formation ? Ni X ni HEC, Camus est à la fois agrégé de science physique et d'actuariat (expert-comptable) et diplômé de Sciences-Po. Ajoutez à cela que ce passionné de technologie en tout genre et de jazz a longtemps joué (en amateur) de la batterie et dit aimer cultiver des roses et vous obtenez un précipité original.

Pyramide. Après un passage de dix ans à la Caisse des dépôts, il est repéré par Je