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Libération

Avec la loi Tepa, les heures sup grimpent et l'emploi trinque

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publié le 4 septembre 2008 à 4h51

Le gouvernement s'est-il tiré une balle dans le pied en favorisant le recours aux heures supplémentaires ? En d'autres termes, le volet «heures sup» de la loi Tepa (travail, emploi et pouvoir d'achat ) est-il responsable d'une partie de la remontée du chômage en juin ? Question légitime, au regard des derniers chiffres sur l'emploi salarié en France. Car malgré la théorie de certains libéraux, selon laquelle le travail n'est pas un gâteau que l'on partage, mais une sorte de «génération spontanée», le volume de destruction d'emplois au deuxième trimestre et le recours aux heures sup sur la même période présentent des éléments de corrélation troublants. Explications.

Yo-yo. Les chiffres à retenir dans cette comparaison ne sont pas tant les statistiques mensuelles du chômage, qui joue au yo-yo depuis quelques mois, mais plutôt celles relatives aux créations et destructions d'emplois. Au deuxième trimestre, et pour la première fois depuis quatre ans, l'économie française a ainsi détruit plus d'emplois qu'elle n'en a créés. Un solde négatif (- 12 200 emplois dans le secteur marchand), provoqué par la chute du travail temporaire, qui a vu disparaître 60 500 postes de travail au deuxième trimestre. Du jamais vu depuis dix ans, selon les chiffres de l'Unedic. Coïncidence ou non, cette forte baisse de 8,5 % de l'intérim au deuxième trimestre est concomitante à l'augmentation de 6 % des heures supplémentaires sur la même période (+ 22 000 emplois équivalent temps plein). Chute de l'int