De notre correspondante à Amsterdam Depuis le 1er janvier, le groupe financier néerlandais ING (125 000 salariés dans le monde, dont 30 000 aux Pays-Bas) paie les cotisations syndicales de ses nouveaux employés, à hauteur de 180 euros par an. «C'est la fin du clivage entre travail et capital», note le quotidien conservateur De Telegraaf, qui a révélé l'existence de l'accord. Les trois grandes centrales syndicales du pays n'ont pas d'objections à cette pratique. Et pour cause : le nombre d'adhérents ne cesse de décliner, avec 1,8 million d'encartés pour une population de 9 millions d'actifs.
La direction d'ING n'en est pas à son premier coup. Déjà en 2006, un plan social, présenté comme «exceptionnel» par les syndicats eux-mêmes, avait permis de supprimer 2 800 emplois sans aucun licenciement sec, via des programmes de formation continue et de recyclage intensifs. Cette politique a déplacé la barre des exigences syndicales aux Pays-Bas et terni l'image d'autres groupes, tels Unilever et TNT, prêts à virer sans états d'âme. En payant l'adhésion de ses nouveaux salariés, ING dit avoir voulu «stimuler la représentativité syndicale dans l'entreprise».
Le syndicat de cadres De Unie n'y voit aucune perte d'indépendance. Robert Schuurman, son négociateur chez ING, évoque même une «expérience unique», qui sera poursuivie en 2009. La Confédération des syndicats chrétiens (CNV) estime à 2 000 les nouveaux adhérents gagnés grâce à la politique d'ING depu