La commission des finances de l'Assemblée nationale a entamé, hier, ses auditions concernant l'affaire Tapie-Adidas, l'homme d'affaires ayant finalement eu gain de cause dans son vieux litige (quinze ans de guérilla judiciaire) contre le Crédit lyonnais. Cet été, une procédure arbitrale - se substituant aux multiples procédures pénales, civiles et commerciales - accordait à Bernard Tapie des dommages et intérêts colossaux : 240 millions d'euros à titre matériel, 45 millions à titre moral, agrémentés de pénalités de retards portant l'ardoise finale à près de 400 millions d'euros. Un désastre pour l'Etat français.
«Contrôle». Didier Migaud, président (PS) de la commission, a d'emblée résumé les limites de l'exercice : «Nous ne jugeons pas, nous n'enquêtons pas. Mais, s'agissant d'un dossier qui intéresse les finances publiques, nous sommes dans notre rôle de contrôle et de transparence.» Cela a commencé hier par l'audition de Charles de Courson, député (ex-UDF passé à la majorité sarkozyste), membre de l'EPFR, établissement public qui contrôle le CDR, la structure de droit privé qui a hérité de tous les litiges du Lyonnais (privatisé puis avalé depuis par le Crédit agricole). Et se poursuivra la semaine prochaine par l'audition des deux ennemis irréductibles : Bernard Tapie et Jean Peyrelevade, ancien président du Lyonnais.
Courson, il ne s'en cache pas, a toujours milité pour un traitement viril - mais correct - du dossier Tapie. L'essentiel de son propos est le suivant