Si ça marche, c'est une sorte de révolution verte. Coskata, une petite entreprise de Chicago, a mis au point un processus simple et peu coûteux pour transformer en éthanol n'importe quelle matière organique : ordures ménagères, résidus agricoles, bois en copeaux, vieux pneus. Très intéressé, le géant de l'automobile General Motors vient de prendre une participation dans cette start-up qui a pour ambition de devenir rien moins qu'un leader mondial.
Tout est basé sur la découverte, faite voilà sept ans par Ralf Tanner, un scientifique de l'université de l'Oklahoma, d'un micro-organisme très étonnant : une variété de Clostridia. «Je l'ai trouvé au fond d'une mare à canards», confie Tanner. Cette bactérie, qui n'est pas encore brevetée, dit-il, a la particularité d'absorber du gaz carbonique qu'elle transforme en éthanol pur. Dans la nature, les quantités sont infimes. Mais, mises en colonies dans des séries de tubes qui ressemblent à des filtres, elles sont capables d'en produire des quantités industrielles. «Elles mangent du gaz carbonique et pissent aussitôt de l'éthanol pur, c'est aussi simple que ça», complète le président de Coskata, William Roe. «Une tonne de résidus organiques peut produire 380 litres d'éthanol. à 17 centimes d'euro le litre», assure-t-il.
La société BRI, qui utilise le même processus industriel, est en train de construire sa première raffinerie d'éthanol en Floride. Mais Coskata affirme que ses micro-organismes sont plus performants,