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Libération

Retards au démarrage pour la «voiture du pauvre» de Tata

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publié le 5 septembre 2008 à 4h53

Après dix jours de manifestations devant les grilles de l'usine censée fabriquer la voiture la moins chère du monde, à Singur, près de Calcutta, dans l'Etat du Bengale occidental, le constructeur indien Tata Motors a plié. Il a décidé, mercredi, d'interrompre les travaux de construction du site jusqu'à nouvel ordre, au nom de la sécurité de ses employés. Le groupe justifie sa décision par l'atmosphère «hostile et intimidante» qui règne autour du lieu, encerclé par des centaines de paysans réclamant qu'on leur rende une partie des terres achetées pour le projet.

«Irresponsable». Dans un communiqué, le constructeur affirme également«évaluer des options alternatives pour fabriquer la Nano» ailleurs, bien qu'il ait déjà dépensé 230 millions d'euros sur le site actuel. Si elle est mise à exécution, cette menace signifierait que la voiture, annoncée au prix record de 100 000 roupies pour le modèle de base (1 700 euros), pourrait finalement coûter plus cher, dépenses supplémentaires obligent. Prévu pour le mois prochain, le lancement de la Nano ne devrait par contre pas être remis en question, Tata Motors ayant apparemment assuré ses arrières en prévoyant de sortir les premières unités dans ses autres usines.

En réalité, le constructeur avait interrompu les travaux sur le site de Singur vendredi dernier, alors que certains de ses employés venaient d'être pris à parti par les opposants au projet. La veille, le groupe avait en effet dû faire escorter par la police 3 600 o