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Libération

Sanofi Aventis, traqueur de faux médicaments

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Santé. Inauguration hier du premier laboratoire sur la contrefaçon à l'échelle mondiale.
publié le 5 septembre 2008 à 4h53
(mis à jour le 5 septembre 2008 à 4h53)

A première vue, l'investissement pourrait presque sembler ridicule. A peine un million d'euros, huit chimistes et 280 mètres carrés sur un site de production pharmaceutique, le deuxième de France pour Sanofi Aventis, qui emploie 450 personnes et produit 60 millions de boîtes de médicaments par an. Mais les chiffres sont parfois trompeurs. En inaugurant hier en grande pompe son laboratoire central anticontrefaçon (LCAC) à Tours, le numéro un de la pharmacie européenne et troisième mondial s'est mis en ordre de bataille pour lutter contre ce que cette profession en plein chamboulement identifie comme sa principale menace : la prolifération de la contrefaçon de médicaments.

«Trop longtemps, notre industrie a sous-estimé ce phénomène en le cantonnant aux pays émergents, explique Jean-François Dehecq, le PDG de Sanofi Aventis. Sans voir que d'une activité marginale, on était passé à une production complètement industrialisée qui pose désormais un problème de santé publique énorme à tous, au Sud bien sûr mais également de plus en plus dans les pays du Nord.» Le ton est donné et ce ne sont pas les chiffres qui viendront démentir ces propos alarmistes.

Internet. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la contrefaçon de médicaments représentait, en 2006, un peu plus de 10 % du marché pharmaceutique mondial, soit environ 45 milliards d'euros. Et dans un marché qui doublerait chaque année, notamment en raison de l'explosion de l'offre de produits contrefaits su