Les navires militaires français seront-ils un jour fabriqués par le constructeur de paquebot sud-coréen STX ? A en croire les propos tenus vendredi par Nicolas Sarkozy devant les ouvriers des Chantiers de l'Atlantique, à Saint-Nazaire, ce scénario fiction, a priori farfelu, est tout à fait sérieux. Tellement crédible que le président de la République a assuré qu'il faudrait bientôt «en parler».
Reprenons : ce vendredi, en fin de matinée, dans la salle de spectacle en finition du paquebot Fantasia, les métallos attendaient du Président des garanties sur l'avenir de leur entreprise. Car, fin 2007, une OPA surprise a vu le sud-coréen STX Shipbuilding prendre le contrôle de l'activité de construction navale de Aker Yards, la maison mère norvégienne des chantiers de Saint-Nazaire. Afin que les Sud-Coréens ne restent pas seuls aux commandes, le gouvernement français avait annoncé, le 12 juin, qu'il allait prendre une participation de 9 % dans les Chantiers de l'Atlantique. Avec les 25 % déjà détenus par Alstom, et un droit de préemption, la France s'est donc accordé une «minorité de blocage». Ce qui a permis à Sarkozy de se dire, vendredi, «copropriétaire» (lire ci-contre). Et de lui donner des idées.
«Partenaire».Prenant l'auditoire par surprise, il s'est éloigné de son discours, évoquant la possibilité de rapprocher les Chantiers avec DCNS, l'ex-Direction des constructions navales du ministère de la Défense, qui conçoit et fabrique nos navires militaires et no