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Au Tricastin, deux barres de combustible s'accrochent au bouchon

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publié le 10 septembre 2008 à 4h57

La réaction en chaîne estivale des incidents nucléaires se poursuit. Lundi soir, lors d'une opération de maintenance banale à la centrale EDF du Tricastin (Drôme), là où, cet été, 74 kilos d'uranium avaient été rejetés dans la nature (lire ci-dessous), une sérieuse anomalie est survenue.

Explication. Comme dans un foyer faiblissant, il faut remettre de nouvelles bûches dans un réacteur nucléaire, en l'occurrence des barres de combustibles semblables à de longues poutres métalliques. Tous les douze ou dix-huit mois, les ingénieurs EDF déchargent et rechargent un tiers de ces assemblages lors d'une routinière mais délicate intervention. La cuve du réacteur ressemble à une gélule. Il faut d'abord en soulever l'énorme bouchon, constitué de ce que l'on appelle les équipements internes supérieurs, pour procéder au retrait des assemblages vieillissants. C'est lors de cette opération qu'est survenu l'incident inhabituel : le gros bouchon a emmené avec lui deux assemblages de combustible irradié.

Mécano. «Cet incident est tout à fait anormal, mais exceptionnel», précise Martial Jorel, de la direction de la sûreté des réacteurs à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Et pour cause, la seule anomalie du même acabit s'est produite il y a un peu plus de dix ans, le 19 août 1998, sur l'un des réacteurs de Nogent-sur-Seine (Aube). Et voilà nos ingénieurs du Tricastin plongés dans des retours d'expérience vieux de dix ans. Dans l'enceinte du réacteur, «toute m