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Libération

En Amérique latine, les agrocarburants progressent aux dépens des petits paysans et des forêts

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A la veille d'un vote au Parlement européen sur l'utilisation des carburants verts, les Amis de la Terre dénoncent dans un rapport publié aujourd'hui leur développement à un «rythme alarmant», notamment au Brésil.
par AFP
publié le 10 septembre 2008 à 7h00

La rapide extension des cultures destinées aux agro

carburants

en Amérique latine profite à l'agrobusiness mais pas aux populations locales, selon un rapport publié aujourd'hui par un réseau d'organisations de défense de l'environnement.

Dans ce rapport, Les Amis de la Terre affirment que les agro

carburants

, dont le Brésil s'est fait le champion, accroît la déforestation, menace la biodiversité, conduit à l'éviction des petits paysans et remplace les cultures vivrières, à un moment où les prix des produits alimentaires sont au plus haut.

Paul de Clerck, un des responsables de la campagne de l'ONG, a estimé dans un communiqué que

«plus de biocarburants signifie que l'agrobusiness, les spéculateurs financiers et les grands propriétaires vont faire de larges profits aux dépens de la population et de l'environnement»

.

Le document est publié simultanément à Bruxelles, Montevideo et Porto Alegre (sud du Brésil), à la veille d'un vote au Parlement européen sur l'utilisation des

biocarburants

dans l'Union européenne qui envisage d'imposer jusqu'à 10% de

biocarburants

dans les véhicules d'ici à 2020.

Après les Etats-Unis, qui produisent des

biocarburants

avec du maïs, le Brésil est le second producteur mais le premier exportateur mondial. Le géant sud-américain, qui produit de l'éthanol à partir de la canne à sucre, se défend de menacer la forêt amazonienne et de diminuer l'offre de nourriture.

Les Amis de la Terre, premier réseau écologique mondial présent dans 70 pays, soulignent que les pays d'Amériq