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Libération

L'échelle des événements nucléaires, un outil imparfait

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publié le 10 septembre 2008 à 4h56

La sûreté nucléaire, c'est un peu comme un conjoint volage. On se doute de ses incartades mais on préfère ne rien savoir, sinon c'est le divorce assuré. Depuis le début de l'été pourtant, l'industrie nucléaire fait régulièrement état de ses écarts, incidents et autres anomalies qu'elle prend soin de qualifier d'anodins. Alors on pardonne. Depuis l'incident de Socatri, la filiale d'Areva, sur le site du Tricastin - qui a abouti, en juillet, au largage de 74 kilos d'uranium dans la nature -, une réaction en chaîne s'est déclenchée : à la moindre incartade, même mineure, les médias relaient tout. Et mettent à jour le fonctionnement habituel d'une industrie hautement technologique, bourrée d'incidents et très surveillée. Pourquoi ce soudain intérêt pour le quotidien atomique ? «Il est sûr que l'événement de l'été a mis en lumière tous les autres, confirme Jean-Christophe Niel, le directeur général de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui évoque un «effet d'hystérésis». Les incidents qui arrivent depuis l'été n'ont pas la même importance que celui, originel, qui a suscité tant d'émoi, mais tout le monde réagit comme si c'était le cas.

Leur récurrence, pourtant habituelle, fait froid dans le dos. D'après l'ASN, 840 événements ont été répertoriés en 2007, plus d'un par jour, dont 86 classés niveau 1 sur l'échelle internationale des événements nucléaires (Ines). Le niveau 1 qualifie une «anomalie sortant du régime de fonctionnement autorisé», comme ce qui s'es