Carlos Ghosn n'est pas doté du don d'ubiquité mais, hier, le groupe qu'il dirige a réussi à dévoiler au même moment à Genève le nouveau modèle de sa Mégane, et à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) en comité central d'entreprise (CCE), un plan social alourdi à 6 000 suppressions d'emplois en France d'ici au 30 avril 2009. Renault était donc sur deux tableaux, l'un commercial, l'autre social. D'un côté, il relance, avec la berline Mégane III, le coeur de sa gamme . Après l'échec des ventes de la Laguna, le français mise sur le segment le plus important en Europe occidentale, le milieu de gamme (lire ci-contre). La Mégane représente 30 % des ventes du groupe. De quoi espérer regagner du terrain sur ses concurrents alors que Renault est passé de 10,6 % des parts de marché en Europe en 2003 à 7,6 % en 2008 (véhicules particuliers).
En attendant, et afin de «regagner en compétitivité», Renault a confirmé le plan de départs volontaires de 4 000 salariés en France, dont 1 000 à Sandouville (Seine-Maritime) qui fabrique la décevante Laguna. Un plan révélé le 24 juillet, en même temps qu'une hausse de la marge opérationnelle au premier semestre 2008, à 4,1 % du chiffre d'affaires, contre 3,5 % au premier semestre 2007. Renault maintient d'ailleurs son objectif d'atteindre les 6 % d'ici à 2009. Hier, 2 000 suppressions d'emplois se sont ajoutées aux 4 000 déjà prévues. Officialisées le 18 septembre, elles concerneront les filiales du groupe en France et en Eu