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10 % de biocarburants dans les transports en 2020, est-ce raisonnable ?

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publié le 11 septembre 2008 à 4h57

(à Bruxelles) L'objectif de 10 % de biocarburants passera-t-il l'hiver ? Alors que les eurodéputés se penchent sur le dossier, les voix se multiplient pour critiquer ce seuil mis sur la table l'an dernier. Les chefs d'Etat et de gouvernements européens s'étaient fixés comme objectif, début 2007, d'arriver à 10 % d'énergies renouvelables dans les transports d'ici à 2020 - ce qui signifiait dans leur esprit, 10 % de biocarburants. Sauf que, depuis lors, les politiques comme les opinions ont évolué.

«Conflits». Hier, l'ONG les Amis de la Terre a versé un nouveau rapport au dossier, qui montre qu'«augmenter la surface des terres consacrées à la culture pour les biocarburants signifie une déforestation accrue, des conflits plus nombreux, de mauvaises conditions de travail et une pollution de l'environnement» en Amérique latine. Or, la part des exportations vers l'Europe et les Etats-Unis est forte, note l'ONG, qui prie l'UE de suspendre ses objectifs.

La veille, c'est le rapporteur de l'ONU pour l'alimentation qui avait appelé à «une ligne directrice internationale sur les biocarburants», qui comprenne des critères sur l'environnement et les droits de l'homme, estimant que «le chemin pris n'est pas durable».

Plus près de nous, l'Association des régions de France (ARF) demande aussi de «réviser les objectifs affichés en termes d'incorporation d'agrocarburants dans l'essence et le gazole». L'ARF a fait réaliser par un centre de l'école des Mines de Paris un