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Libération

Valse hésitation autour du sauvetage de la banque Lehman Brothers

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publié le 13 septembre 2008 à 4h59

Sauvetage gouvernemental, démembrement, rachat par un concurrent, ou faillite ? L'avenir de Lehman Brothers - la quatrième banque d'affaires américaine très durement touchée par la crise des subprimes - et de ses 24 000 salariés était vendredi soir toujours en suspens. Aucune nouvelle officielle n'a été annoncée, mais la presse faisait état de nombreux rebondissements dans ce dossier symbolique de la déconfiture de la finance américaine.

Tout s'est accéléré au milieu de la semaine, quand Lehman a vu s'envoler ses espoirs de se faire recapitaliser : le seul candidat, la banque publique coréenne KDP, ayant annoncé qu'il laissait tomber. Pour trouver de l'argent frais, la banque, qui multiplie les pertes, a annoncé qu'elle mettait en vente certains de ses actifs les plus rentables, comme le gestionnaire de portefeuilles Neuberger Berman. Mais les investisseurs ont jugé ce plan insuffisant pour redresser la barre et l'action de la banque d'affaires s'est écroulée. Jeudi, la chute a été de plus de 40 %. Soit une baisse de 75 % par rapport à la semaine précédente.

Forcée. Vendredi matin, retournement complet de situation. Plusieurs journaux annoncent que la Reserve fédérale (Fed) et le Trésor sont à la manoeuvre pour sauver la banque. Selon le Wall Street Journal, ils organisent - faute d'avoir eu l'accord de Richard Fuld, le PDG de Lehman, très réticent à voir un établissement qu'il dirigeait depuis quinze ans perdre son indépendance - une vente forcée à un concurrent. Le