De notre correspondant à Rome Les pilotes d'Alitalia sont invisibles. Dans le grand hall de l'aéroport de Rome Fiumicino, seuls quelques membres du personnel au sol prennent, ce dimanche matin, le temps de commenter : «De toute façon, nous serons les grands sacrifiés.» Le sort de la compagnie nationale italienne est sur le point d'être définitivement scellé avec à la clé la cessation de paiement ou un sauvetage in extremis mais au prix de substantiels sacrifices en terme d'effectifs et de salaires. Après la décision vendredi du groupement d'industriels et de financiers (Compagnie aérienne italienne, CAI) de renoncer au rachat de l'avionneur faute d'accord avec les syndicats, le président du Conseil, Silvio Berlusconi, a imposé des pourparlers de la dernière chance (lire ci-dessous). Juste avant que la dernière goutte de kérosène ne soit délivrée pour les appareils.
Tollé. Samedi, Augusto Fantozzi, l'administrateur extraordinaire de la compagnie, a en effet sonné l'alarme : «Nous avons des vols garantis jusqu'à dimanche, mais lundi non, car on ne nous fournira plus de carburant». Devant le tollé et le risque de panique, il a fait marche arrière et démenti avoir tenu de tels propos. «Ces déclarations n'ont pour but que de mettre encore plus de pression sur les salariés», veulent croire Alessandro et Corrado, deux employés à la billetterie d'Alitalia. «Ils dramatisent la situation pour pousser les syndicats à avaler les conditions du nouveau contrat de tr