La «taxe pique-nique» annoncée par Jean-Louis Borloo (lire ci-dessous) fait un heureux inattendu : le gouvernement belge. Pas tant qu'il se sente flatté d'être la source d'inspiration de la France (les Belges ont eux-mêmes copié le dispositif sur les Danois), mais parce que de nombreux commerçants belges arrêteront de venir s'approvisionner en France pour échapper à ce prélèvement.
La taxe pique-nique a été introduite en Belgique en juillet 2007. Elle s'applique à quatre catégories de produits : les sacs en plastique non biodégradables (sauf ceux qui sont réutilisables), les ustensiles jetables en plastique (assiettes, fourchettes, cuillères et autres gobelets), les films alimentaires et le papier aluminium à usage domestique.
Son fonctionnement est simple : un prélèvement forfaitaire au poids, trois euros par kilo, que le détaillant paie au grossiste lors de la livraison. Et qu'il peut bien sûr répercuter sur le consommateur puisque l'objectif final est de pousser les individus à adopter des biens de consommation durables. Autrement dit à troquer le film plastique contre le Tupperware et le produit jetable contre sa version réutilisable ou recyclable. Avec, comme avantage, de réduire les déchets à la source.
Aucun bilan n'a été pour l'instant réalisé, mais à en croire les rentrées fiscales, la dissuasion est redoutable. Selon le conseiller fiscal de Didiers Reynders, le ministre des Finances belge, l'étude initiale tablait sur 26 millions d'euros par an, or pour la première an