Un arrêt du travail sur le chantier finlandais de l'EPR serait du plus mauvais effet pour Areva. Pourtant, le syndicat du bâtiment Rakennusliitto a déposé un préavis de grève illimité sur le site d'Olkiluoto 3, à compter de demain. Un millier d'ouvriers, travaillant pour Bouygues Travaux Publics, sont appelés à débrayer. La construction du premier réacteur de troisième génération accuse déjà un retard de deux ans. «Notre objectif n'est pas de causer des problèmes supplémentaires», affirme le vice-président du syndicat, Kyösti Suokas, qui précise n'avoir «rien contre Bouygues ou l'EPR», auquel son organisation a toujours été favorable. Mais, dit-il, «nous avons de bonnes raisons d'agir».
Chypre. Le chantier, dirigé par le consortium Areva-Siemens, emploie 3 600 personnes, dans le sud-ouest de la Finlande. Un millier travaillent pour Bouygues Travaux Publics, qui construit pour Areva le bâtiment qui abritera le réacteur. Une quarantaine de ces ouvriers sont finlandais, les autres représentent plus de cinquante nationalités. La plupart ont été embauchés par des sous-traitants, opérant pour la filiale BTP du groupe Bouygues Construction. Environ 300 ont été recrutés en Pologne, par la société d'intérim Rimec LTD, basée en Angleterre mais enregistrée à Chypre. «Encore une promesse non tenue des lobbies pronucléaires ; ils avaient assuré que 50 % des ouvriers seraient finlandais», note le député vert Oras Tynkkynen.
Si les locaux sont peu nombreux