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Libération

Arcelor plombé par un trafic de déchets

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publié le 18 septembre 2008 à 5h03

De notre correspondante à Lille. L'aciérie Arcelor Dunkerque, aujourd'hui filiale d'ArcelorMittal, savait-elle ce qu'elle faisait quand elle a fourni, pendant plus de dix ans, ses déchets dangereux à l'entreprise Sonolub ? Ce fioul naphtaliné, toxique, devait être traité. Il aurait pourtant été vendu, en fraude, comme carburant de cargos, en Belgique. C'est ce qu'a révélé le quotidien la Voix du Nord, hier. Et qui a été confirmé avec prudence par le parquet de Dunkerque. Une information judiciaire a bien été ouverte en juillet pour «corruption, concussion, faux et usage de faux documents administratifs, exportation non déclarée pour élimination dans l'Union européenne de déchets nuisibles». Reste à savoir si, chez ArcelorMittal, on savait.

«TIPP». Que s'est-il passé ? Au départ, une enquête de la douane de Dunkerque. Elle découvre que des déchets toxiques d'Arcelor, au lieu d'être traités par Sonolub, en Seine-Maritime, sont stockés par Rubis Terminal, à Dunkerque, et sont revendus comme carburant. Au passage, indique le quotidien du nord, «à l'aide d'un montage frauduleux, les industriels auraient trouvé le moyen de récupérer la Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) [.] en déclarant ce carburant comme fioul domestique». Un douanier, aujourd'hui à la retraite, pourrait être impliqué. Selon le parquet, l'information judiciaire concerne des faits qui se seraient déroulés entre 2002 et 2005 - l'affaire aurait commencé en 1993, mais les faits le