De notre correspondant à Rome. Après des jours de négociations et de conciliabules, d'avancées et de revirements, les candidats à la reprise d'Alitalia ont hier posé un ultimatum : «Sans l'accord de tous, jeudi, je retire mon offre», a solennellement déclaré Roberto Colaninno le président de la CAI (la Compagnie aérienne italienne), à l'adresse des syndicats.
Bénéfices. Alors qu'un mouvement de grève a déjà paralysé hier une partie de l'activité de la compagnie avec 40 vols supprimés au départ de Rome, les industriels et financiers italiens, qui proposent de mettre un peu plus d'un milliard d'euros pour récupérer un morceau d'Alitalia, ont fait une ultime proposition : redistribuer aux employés de la future compagnie une partie (7 %) des éventuels bénéfices.
«C'est une proposition qui me paraît intéressante», a commenté le secrétaire de la centrale CISL, Raffaele Bonanni. Les deux autres, l'UIL et l'UGL, paraissent plutôt favorables à la solution. Mais la plupart des syndicats catégoriels semblaient hier soir toujours opposés au plan de la CAI qui prévoit, entre autres, 3 200 suppressions de postes et des sacrifices importants en termes de salaires et de conditions de travail. Avant d'accepter, la CGIL, principal syndicat du pays, souhaiterait négocier pour obtenir l'accord d'une partie plus large des organisations catégorielles. «Au cours des deux dernières semaines, vous avez obtenu ce qui n'était pas prévu d'être concédé [entre autres 100 millions d'euros