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Libération

Le leader de l'acier économise sur le social

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Nouveau plan de rigueur chez Arcelor. Après Gandrange, la France devrait être épargnée.
publié le 18 septembre 2008 à 5h03

ArcelorMittal veut bien dépenser des milliards d'euros à racheter des mines de fer au Brésil, une cokerie aux Etats-Unis, ou des parts dans un groupe sidérurgique turc, mais il refuse de dépenser le moindre centime en interne. Mieux même - ou pire selon le côté où l'on se situe, salarié ou actionnaire -, le numéro 1 mondial de l'acier a annoncé hier un vaste plan d'économies de 2,8 milliards d'euros sur les cinq ans à venir, intégrant des réductions d'effectifs qui, a priori, devraient épargner la France où le conflit de Gandrange (Moselle) a laissé des traces. Ce plan devrait lui permettre, selon ses propres termes, d'«accroître la productivité du personnel, de réduire la consommation d'énergie et de baisser les coûts de production afin d'augmenter le rendement et d'améliorer la qualité des produits». On ne peut pas être plus clair.

Musclé. Employant 320 000 personnes dans plus de 60 pays, le groupe n'a pas précisé l'ampleur des réductions d'effectifs. Mais il semble bien que le dégraissage consécutif à la fusion d'Arcelor avec Mittal Steel en juin 2006, ne soit pas achevé. Le groupe, qui a déjà dégagé 1,6 milliard de dollars (1,2 milliards d'euros) d'économies - ce que l'on appelle pudiquement les «synergies» - reste trois fois plus gros que son concurrent direct, Nippon Steel. Sur un marché de l'acier en plein renouveau - le développement effréné des pays émergents a fait bondir la demande depuis 2000 et celle-ci devrait croître encore de 3 à 5 % dans les prochaines