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Libération
Interview

«Il y a de la fantasmagorie autour du service public»

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publié le 23 septembre 2008 à 22h24

Pour la grève, mais contre le référendum. Voilà résumée la position singulière de la CFDT, alors qu'elle s'est engagée, aux côtés de FO, de la CGT, de Sud et de la CFTC, pour appeler aujourd'hui à un arrêt de travail massif «contre la privatisation de la Poste». Nadine Capdeboscq, secrétaire nationale en charge du secteur postal à la CFDT, s'explique.

Certains vous soupçonnent d'avoir précipité l'appel à la grève pour tourner plus vite la page du conflit et entrer dans la négo sur le statut de la Poste.

Oui, c'est nous qui avons proposé la date du 23 septembre. C'est important pour nous qu'on interroge en premier les postiers. Avant qu'on embarque les gens dans des trucs bizarroïdes. Moi, je crois à l'action syndicale. Et le combat syndical se monte avec les postiers. A l'inverse de nous, FO et Sud se sont mis, avec le référendum, sur le créneau politique. Je vous rappelle que le mot d'ordre de la grève, c'est contre la privatisation de la Poste. Nous sommes en plein accord, à la CFDT, sur cet appel.

Mais vous ne vous opposez pas à une évolution du statut !

Il faut se souvenir que la CFDT avait pleinement soutenu la première réforme : le passage d'une administration d'Etat à un établissement public et commercial. C'était en 1990. Cela lui a permis de rester dans la course pendant dix-huit ans. La question se repose aujourd'hui, avec l'ouverture à la concurrence : que doit-on faire pour que la Poste soit encore à l'avenir un opérateur majeur ? La Poste ne peut plus s'endet