De notre correspondant à Lyon Sur les blousons, des autocollants : «La Poste mérite bien un référendum.» Un demi-millier de postiers manifestaient, hier mardi après-midi, devant la poste centrale de Lyon (350 selon la police). C'est peu et le taux de grévistes est de 22,5 % dans la région, selon la direction. «Mais il y a beaucoup de gens qui ont des statuts précaires, des petits salaires, ils ne peuvent pas se permettre de faire grève», explique Bernard Vieux, responsable CFDT de la Poste pour le Rhône et la Loire. Lui-même est fonctionnaire. Il est là pour «résister à la privatisation qui ne dit pas son nom».
«Pression financière». Personne, parmi les manifestants, ne croit aux promesses d'un statut conservé. «On nous a déjà fait le coup avec France Télécom, rappelle Chantal Banlian, 58 ans, responsable de la section CGT de la Poste à Villefranche-sur-Saône, en retraite depuis un mois après vingt ans à la Poste. On a vu ce que ça a donné. Là encore, cela se traduira par des milliers d'emplois perdus et une sous-traitance accrue, sous la pression financière.» Frédéric Poncet est plus jeune. A 35 ans, il est facteur et milite à SUD. Il dit qu'il se sent «pris de court» par la rapidité avec laquelle l'avenir de la Poste se joue. Il reproche à sa direction de faire, depuis la rentrée, «du bourrage de crâne». Un «espace temps communication» (réunion collective à la Poste) a été ouvert vendredi dernier. «On nous y a marte