On connaissait l'inflation officielle, celle mesurée par l'Insee, et l'inflation ressentie, celle - plus élevée - perçue par les consommateurs. Il va falloir en rajouter une autre, plus pernicieuse : l'inflation masquée. C'est la revue 60 millions de consommateurs qui le révèle dans une enquête à paraître aujourd'hui.
Ruse. En voici des exemples. Soit la crème dessert Danone. La première ruse de l'industriel, c'est de jouer sur le poids. Le petit pot pèse 125 grammes s'il est vendu par lot de quatre, mais 115 grammes s'il est logé dans un gros pack de 12 ou 16. Le petit Prince de Lu est tout aussi filou. Même emballage, même nombre de biscuits, mais un poids rétréci. Et 30 grammes de moins au final dans le paquet. Et la revue d'enfiler les perles. Comme le pot de fromage blanc Jokey qui maigrit de 1 kilo à 850 grammes. Ou la vinaigrette à la moutarde d'Amora, dont le flacon plus joufflu dégringole de 500 à 450 millilitres. Il n'y aurait rien à dire si les prix s'étaient allégés dans le même mouvement. Mais c'est juste le contraire, dénonce la revue. La palme revenant au flacon d'Amora, passé de 1,41 à 1,95 euro.
Pour dénicher ces pièges, Marie-Jeanne Husset, la rédactrice en chef de la revue consumériste, n'a pas lancé de vaste coup de filet. «On a exploité ce que nos lecteurs nous ont signalé, avec souvent tickets de caisse et photos à l'appui, et on a vérifié». Diablement vigilants, les enquêteurs-lecteurs de 60 millions ont même repéré des modifications