Le Père Fouettard du gouvernement est de retour. Eric Woerth, le ministre du Budget, est prêt à une «opération vérité» pour défendre le projet de loi de finances de 2009, présenté ce matin en Conseil des ministres. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le temps n'est pas au beau fixe.
Engluée dans une situation économique morose, encore aggravée par la tempête financière, la France va devoir serrer la vis. Finies les baisses d'impôts consenties l'an passé, place aux réductions de crédits pour de nombreux ministères. A Bercy, on confie que jamais un projet de loi de finances n'aura été aussi «tendu».
Déficit public stable
Les services de Christine Lagarde et Eric Woerth ont donc planché pour maîtriser les comptes publics, en dépit de prévisions de croissance très molles, autour de 1% l'an prochain. Sur RTL, le ministre du Budget a annoncé ce matin que le déficit public restera stable à 2,7% du PIB en 2008 et 2009, pour un objectif initial de 2%. En revanche, le déficit de l'Etat se creuse, tout comme la dette publique (elle grimpera à 66% du PIB).
Conséquence de cette morosité économique, les baisses d'impôts promises par le candidat Sarkozy devront attendre. Le gouvernement a d'ores et déjà annoncé le plafonnement de quatre «niches fiscales» qui ne l'étaient pas jusqu'à présent et a exclu toute suppression de l'impôt de solidar