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Libération
RÉCIT

La campagne au chevet de Wall Street

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Le krach change la face de la présidentielle américaine. Récit des dernières 24 heures, totalement folles.
Obama et McCain le 11 septembre. (REUTERS)
publié le 27 septembre 2008 à 9h02
(mis à jour le 27 septembre 2008 à 9h02)

Vendredi, 22 heures

H-5 avant le début du débat entre les deux candidats à la présidentielle, finalement accepté par John McCain. A cette heure, le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars de John Paulson, secrétaire d’Etat au Trésor, est toujours dans l’expectative. Y-a-t-il un Jack Bauer pour sauver les Etats-Unis de la crise la plus aiguë depuis 1929 ? Retour sur 24 heures chrono (heure française) d’intrigues, de coups de théâtres, et d’angoisses dignes d’un thriller.

Jeudi, 22 heures

Du jamais vu. Ils sont là, les deux candidats à la présidentielle, dans la salle du conseil du cabinet du Président en exercice. John McCain à l'extrême droite, Barack Obama à l'extrême gauche, et George Bush au milieu. Devant la Maison Blanche, des centaines de manifestants flinguent le plan de sauvetage. Mot d'ordre : «Pas de chèque en blanc.» «C'est un mouvement rooseveltien», s'emballe le pasteur Jesse Jackson, référence au Président qui a sorti les Etats-Unis de la Grande dépression, il y a plus de 70 ans. C'est déjà la grande déprime, mais toujours pas New Deal en vue.

Jeudi, 23 h 30

Le plan reste en plan. John McCain n'a pas ouvert la bouche. Il a laissé John Boehner, leader républicain à la Chambre des représentants, vendre un vague plan B. Le sénateur républicain Richard Shelby joue, lui, les porte-flingues. «Même si le plan Paulson marchait parfaitement, il ne stimulerait pas le crédit, n'aiderait pas les propriétaires immobiliers et ne relancerait pas l'économie !» Les démocrates enragent. «John Mc