Un budget de crise. Commentant hier, en Conseil des ministres, le projet de loi de finances pour 2009, Nicolas Sarkozy n'a pas nié l'évidence, soulignant qu'il «intervenait dans une situation économique difficile». L'heure n'est plus aux allégements d'impôts ou aux promesses de réduction des déficits. Sans marge de manœuvre aucune, le ministre du Budget, Eric Woerth, n'avait plus qu'une solution : le déficit.
En principe, il devrait être contenu à 2,7 % du PIB. Mais l’hypothèse (prudente) d’une croissance de 1 % en 2009 retenue pour l’élaboration du budget risque de ne même pas être atteinte. Et le nombre de demandeurs d’emploi explose (lire page ci-contre). Seule bonne nouvelle : l’inflation devrait redescendre à 2 % en 2009. Mais avec un pic à 2,9 % cette année, elle aura ajouté 4 milliards d’euros imprévus aux intérêts de la dette en 2008.
Expédients. La droite, qui s'était posée pendant la campagne présidentielle en championne de l'orthodoxie budgétaire, en est réduite, un an plus tard, aux habituels expédients des gouvernements. Les 30 627 suppressions de postes de fonctionnaires (un départ à la retraite sur deux non remplacé) permettront tout juste de stabiliser les charges de l'Etat en euros courants. Et malgré le financement du RSA (revenu de solidarité active) par une nouvelle taxe de 1,1 % sur les revenus financiers, il manquera 52 milliards d'euros pour financer les 278 milliards de dépenses en 2009. Encore ce chiffre sera-t-il difficile à