Faut-il craindre pour son matelas ? Les Français sont plus fourmis que cigales. En France, les dépôts dans les banques (hors placements boursiers) ou les avoirs confiés aux compagnies d’assurance dépassent allègrement les 3000 milliards d’euros. D’où la crainte des instances publiques d’un mouvement de panique. Quelques bonnes raisons de dormir, sinon sur ses deux oreilles, au moins sans cauchemarder.
Et si ma banque, à l’instar de Fortis, équivalent de notre BNP-Paribas pour les Belges, se trouvait en difficulté ?
Les Français adorent les placements tranquilles. 49 millions ont un Livret A ou bleu (Crédit mutuel) et ils s’en gavent comme jamais. Une dizaine d’autres millions ont un livret bancaire. Les PEL (plan d’épargne logement) et les CEL (Compte épargne logement) se recensent à la pelle… Au total, un chiffre à donner le vertige : 1650 milliards d’euros de dépôt bancaire.
En regard, la réserve tenue au chaud par le fonds de garantie des dépôts (1,8 milliard d’euros) pour parer à une faillite ou à une panique semble minuscule. Tout comme les 210 milliards d’euros de fonds propres détenus par les huit premières banques françaises dont on assure pourtant qu’elles ont les ratios les plus solides du monde.
Faut-il alors s'inquiéter du grand écart entre ces montants? «Il ne faut pas se focaliser sur le 1,8 milliard», veut rassurer Geoffroy de Prévoisin, membre du directoire du fonds de garantie. «Regardez ce qui s'est passé pour Fortis: pas un épargnant n'a perdu un euro!», poursuit-il. En France, les autorités tiennent plusieurs fers au feu. On pourrait relever les coti