«Ça va être sanglant.»Voilà comment un acteur de la grande distribution résume l'état d'esprit du secteur alors que démarrent les renégociations tarifaires entre fournisseurs et distributeurs. C'est une des nouveautés de la loi de modernisation de l'économie (LME) censée relancer la croissance et favoriser la baisse des prix (lire ci-dessous) : chaque enseigne est autorisée à s'installer autour d'une table avec ses fournisseurs pour négocier ses propres prix de vente. «Il faut que l'on agisse sur les prix. On est tous concernés. Et on va faire les grands garçons. Mais les accords ne vont pas être simples car il y a une addition de problèmes», affirme Serge Papin, big boss des magasins Super U. C'est que la nouvelle règle du jeu s'installe dans un contexte particulier : tension autour du pouvoir d'achat, repli des matières premières après une forte hausse, et baisse des volumes vendus dans la grande distribution.
Nœud. Et cet été, les distributeurs se sont fait taper sur les doigts par beaucoup d'associations de consommateurs. Selon l'UFC-Que Choisir, les grandes surfaces ont augmenté, en moyenne, leurs prix de 6,6 % entre septembre 2007 et mai 2008. Surtout, le patron de Super U résume bien le nœud du problème : «Pas grand monde ne veut toucher à sa rentabilité.» Ce qui fait dire à un observateur que «ça va être la guerre sur les prix».
Premier à dégainer : José Luis Duran, le patron de Carrefour. Ce dernier a prévenu qu'il allait «demande