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Libération
EDITORIAL PAR LAURENT JOFFRIN

Incendie

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publié le 1er octobre 2008 à 7h03

Après le taxpayer, le contribuable. La révolte qui mobilise une grande partie de l’opinion américaine contre Wall Street - et qui explique pour une bonne part le rejet du plan de sauvetage au Congrès - ne s’est pas encore manifestée en France. Pour l’instant l’angoisse domine. L’opacité des comptes des principales institutions financières est telle que la confiance du public fond comme neige au soleil de la crise. Quelques excellences tentent de rassurer en vantant la solidité de la finance française. Mais si elles sont si solides, pourquoi les mêmes banques refusent-elles de se faire crédit entre elles ? La vérité est que l’irresponsabilité des financiers a ruiné leur principal actif, la confiance. Alors, comme aux Etats-Unis, c’est l’argent public qui éteindra l’incendie. Pour sauver la banque, le contribuable paiera. Il en est déjà de sa poche pour un milliard dans le sauvetage de Dexia. Pour mémoire, le RSA, qu’on a eu tant de mal à financer, coûte 1,5 milliard… Comme cette rescousse est incontournable, sauf à menacer toute l’économie, qu’au moins ses modalités soient les moins défavorables possibles. C’est la nationalisation qui est la moins injuste. Ainsi, les banques seront contrôlées par des autorités légitimes et l’Etat gardera la possibilité de rentrer dans ses fonds si la situation se rétablit.

Tout autre solution s’apparenterait à une simple spoliation de la population au profit d’une minorité défaillante, qui resterait en place. Alors la révolte américaine gagner