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Libération
REPORTAGE

«Je ne panique pas, je m’inquiète»

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Bâtiment Dexia à Bruxelles. (REUTERS)
publié le 1er octobre 2008 à 7h03
(mis à jour le 1er octobre 2008 à 7h03)

Les Français «ont peur», disait la semaine dernière le président de la République, Nicolas Sarkozy, à Toulon. Depuis, alors que la situation s'aggrave outre-atlantique (lire page 8), l'effet de contagion tant redouté a atteint la France, finalement obligée d'intervenir pour sauver la banque franco-belge Dexia.

De Bordeaux à Lille en passant par la capitale, petit tour de l’Hexagone de l’inquiétude des Français.

à Bordeaux«Plus jamais je ne me lancerai là-dedans»

Médecin depuis trente ans au pied des Pyrénées, Claude suit la Bourse avec irritation. «J'ai une cinquantaine d'actions Natixis. Il y a un an, elles étaient à 19 euros, aujourd'hui, elles valent 2,25 euros. Plus jamais je ne me lancerai là-dedans. Si j'arrive à récupérer quelque chose, je mets tout sur des comptes fixes.» Ça tombe bien, demain, il a rendez-vous avec son banquier «pour tout autre chose, mais je vais quand même lui demander si on n'est pas à la limite de se choper une grosse faillite». Sa confiance dans le système est ébranlée : «Jusqu'à présent, je pensais qu'un risque pareil n'existait pas. Mais malheureusement, ça ne me paraît plus totalement impossible. Et quand on sait que la garantie maximale de remboursement est de 70 000 euros, pour moi, ça serait une belle casse.»

Même sentiment, à la sortie de sa banque, pour Pascal, architecte bordelais, qui tâche quand même de plaisanter : «Les gens ont un minimum de civisme, il n'y a pas encore la queue aux guichets.»