Chercher à rassurer… quitte à inquiéter. Tel est le paradoxe de Nicolas Sarkozy qui, depuis le début de la crise, est monté en première ligne et veut montrer qu'il «gère». Sa matinée d'hier en est une parfaite illustration. A 5 heures du matin, réunion de crise aux côtés de François Fillon, Christine Lagarde et des deux grands argentiers du pays pour parachever (avec 3 milliards à la clé) le sauvetage de la banque Dexia (lire page 4). Le chef de l'Etat a veillé à un symbole : tout l'état-major de l'entreprise sera congédié.
A 10 h 30, nouvelle réunion à l'Elysée avec les principaux banquiers et assureurs français. Cette fois, il s'agit de montrer à l'opinion publique que le système financier français résiste et que les économies des particuliers ne vont partir en fumée. «Le Président n'est pas inquiet, mais vigilant», fait savoir un de ses conseillers. Au cours de cette réunion, le chef de l'Etat fait la leçon aux banquiers : «N'oubliez pas que votre premier métier est de financer l'économie réelle.»
Tout le gratin de la finance française est là, dans ses petits souliers : les directeurs généraux du Crédit agricole, de la BNP, de la Société générale, le PDG de la Caisse d'épargne, Charles Milhaud, le président du directoire de la Banque postale, ou celui d'Axa, Henri de Castries, par ailleurs confident du président. Un tour de table s'organise, chacun passant en revue la situation des marchés. «Tous étaient très préoccupés, notamment par le climat de dé