Le Mondial de l'automobile s'ouvre aujourd'hui aux professionnels (et à partir de samedi pour les particuliers) à Paris sous le signe de la déprime. Alors que la plupart des grands marchés sont orientés à la baisse, les constructeurs vont rivaliser de design innovant, d'électronique embarquée et de nouveaux moteurs non polluants, afin de nous convaincre qu'en ce début de XXIe siècle, la réinvention de l'automobile propre est bel et bien engagée. Mais derrière cette vitrine futuriste, la réalité est toute autre.
Partout ou presque, le ralentissement économique, la flambée du prix des matières premières, la crise de confiance sans précédent dans le système financier produisent les mêmes effets. Aux Etats-Unis bien sûr, mais également en Europe. De plus en plus adeptes d’un développement à l’international afin de coller aux nouveaux marchés, Renault et PSA tablent sur un recul du marché ouest-européen de 4 % en 2008. En Europe, ce sont surtout les marchés espagnol (- 22,7 %), italien (- 11,6 %) et britannique (- 3,6%) qui souffrent. La France, elle, résiste (+ 3,4 % sur les neuf premiers mois de l’année) grâce notamment à l’effet du bonus écologique, qui a boosté l’achat de petits véhicules. Pourtant, c’est bien le «made in France» qui essuie les plâtres. Tous les indicateurs sont au rouge : celui de la production nationale comme celui de l’emploi.
Chez Renault, ce sont 4 900 postes qui seront supprimés en France d'ici à avril 2009. Après un plan de 6 600 départs volon