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Libération
EDITORIAL

Tectonique

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publié le 2 octobre 2008 à 6h51

Cette année, se promener entre les stands du Mondial de l’auto de Paris sera une leçon d’économie en grandeur nature. On y découvrira en effet une industrie en pleine mutation.

La révolution verte est en marche, même si la victoire des moteurs hybrides ou électriques n'est pas pour demain. Sur le marché français elle prend la forme très concrète du système de bonus-malus CO2, qui pousse la majorité de nos compatriotes à vouloir acheter des voitures plus petites, peu gourmandes. Mais, signe des temps, si une auto sur deux commercialisée chez nous appartient à cette gamme dite «économique inférieure», force est de constater que ces véhicules-là sont assemblés hors de France.

Ainsi la Citroën C1 et la Peugeot 107, les autos françaises les plus raisonnables en terme d’émission de gaz carbonique, sont fabriquées à Kolín, en République tchèque, où le salaire moyen atteint à peine 600 euros par mois. Le salaire moyen en France chez PSA est le double de cette somme. Cela en dit long sur les mouvements tectoniques qui agitent cette industrie. Les belles autos à bonne marge fabriquées en France sont moins attractives vues sous le prisme du bonus-malus écologique.

A ces tendances de fond, s’ajoutent des problèmes conjoncturels. La crise financière risque de resserrer le crédit. Et la hausse du chômage ainsi que la baisse du pouvoir d’achat peuvent inciter les Français à conserver plus longtemps leur vieille auto.

Les constructeurs vont devoir déployer des trésors de créativité p