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grand angle

Echos de krach

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Qu’on ose ou pas prononcer son nom glaçant, la crise de 1929 est dans tous les esprits. A la revisiter en pleine tempête boursière, on y découvre un miroir étonnant d’actualité.
publié le 3 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 3 octobre 2008 à 6h51)

"J"ai confiance, les Etats-Unis resteront l'économie la plus dynamique et la plus compétitive du monde". Le 29 septembre 2008. George Bush, après le rejet du plan de sauvetage à la Chambre des représentants. En cet hiver 1929, le républicain Herbert Hoover, arrivé huit mois plus tôt à la Maison Blanche, affronte le krach de Wall Street. Depuis le «Jeudi noir» du 24 octobre, rien ne semble devoir enrayer la chute libre. Chaque jour ou presque, le président se fend, en vain, de bonnes paroles. «Tout manque de confiance dans l'avenir économique ou dans la puissance fondamentale des affaires aux Etats-Unis serait absurde», rabâche Hoover le 16 novembre.

L'année a pourtant fort bien commencé. Le nouveau président, un brillant et richissime ingénieur, n'a-t-il pas été triomphalement élu sur la promesse que les Etats-Unis sont «plus près du triomphe final sur la pauvreté qu'aucun autre pays dans l'histoire ne l'a jamais été» (1). L'Amérique plane sur le nuage de sa «prosperity», mot magique des Roaring Twenties (les Années folles). Si le boom du logement s'est calmé depuis 1926, les bénéfices explosent dans le pétrole, le cinéma, la grande distribution, l'électricité.

C'est l'âge d'or de l'automobile - en dix ans, la production annuelle triple, pour atteindre 6 millions de véhicules en 1929. Henry Ford est déjà promis à la postérité pour avoir compris que «c'est au bout d'une production de masse et bon marché, de bénéfices rapides, de pièces dé