La France est entrée en récession. Hier, l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) a rendu publique sa nouvelle prévision de croissance pour la fin de l’année. Après un second trimestre à - 0,3 %, le troisième et le quatrième trimestre 2008 devraient enregistrer une baisse du PIB (produit intérieur brut) de - 0,1 %. La récession étant définie par les économistes comme deux trimestres consécutifs de croissance négative, si ces prévisions se confirment, rien ne sert de se voiler la face : la France est en récession.
Le gouvernement ne le reconnaîtra pas. Une prévision n'est jamais une certitude. Et, faisait valoir la semaine dernière la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, il existe une autre définition de la récession, qui prend en compte l'ampleur du recul, et permet sur l'année d'afficher un PIB qui aura quand même progressé d'un point. L'Insee également refuse d'en parler. «Aux Etats-Unis, on définit la récession comme une baisse significative répandue dans l'ensemble de l'économie qui dure plus que quelques mois et qui affecte à la fois la production industrielle, l'emploi, les revenus et le commerce de gros et de détail», rappelle Eric Dubois, chef du département de conjoncture de l'Insee. Lui préfère parler de «croissance qui cale» en France comme dans l'ensemble de la zone euro (lire page 4).
Morose. Paradoxalement, les Etats-Unis s'en sortiraient un peu mieux cette année (+ 2 % de croissance en 2008)