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Libération
EDITORIAL

Panade

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publié le 3 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 3 octobre 2008 à 6h51)

On peut tourner les chiffres dans tous les sens et ergoter sans fin sur la définition du mot «récession», on ne changera pas la réalité. Pour parler trivialement, les dernières statistiques montrent que l’économie française se retrouve dans une noire panade. L’ouragan financier qui balaie la planète explique une partie de ce dangereux ralentissement. Quand l’incertitude est totale, consommateurs et investisseurs ne tardent pas à se mettre debout sur les freins. Les difficultés structurelles des économies européennes jouent également leur rôle. Déficitaires, sans ressort, handicapées par toutes sortes d’entraves et tenues en laisse par la Banque centrale, elles ne peuvent suivre le rythme adopté depuis des décennies par leurs concurrentes américaines ou orientales.

Mais il faut aussi poser la question qui fâche. La stratégie choisie il y a un peu plus d’un an par le gouvernement était-elle la bonne ? Un «choc de confiance» allié aux baisses d’impôts et de charge promises pendant la campagne devait pousser une activité de production dont on avait sommairement imputé la langueur aux 35 heures et aux atermoiements chiraquiens.

Rien de tout cela ne s’est produit, et ce bien avant que la crise des subprimes ne produise ses effets délétères.

Certes la tourmente actuelle rend quelque peu dérisoire cette recherche en responsabilité. Il s’agit maintenant, en jetant tous les dogmes par-dessus bord, d’éviter une nouvelle crise de 1929.

On ne pourra tout à fait oublier, néanmoins, que le vol