Les banques japonaises sont de retour. Libérées du fardeau de leurs créances douteuses accumulées dans les années 80 et 90, les voici qui tirent profit de la grande crise américaine. Avec quels objectifs précis ? Pour l'heure, mystère. Mais la faillite du crédit américain a déjà fait trois gagnants à Tokyo : Mitsubishi UFJ, Sumitomo Mitsui et Nomura. En un coup de sabre, le premier établissement bancaire nippon, le géant Mitsubishi UFJ (MUFJ), considéré comme une des plus grosses banques du monde en termes d'actifs - derrière l'Américain Citigroup -, vient d'acquérir 21 % du capital de Morgan Stanley, seconde banque d'investissement américaine, pour 9 milliards de dollars (6,5 milliards d'euros). Mitsubishi UFJ et Morgan Stanley se donnent huit mois pour élaborer «une stratégie concrète», laissant du coup supposer que les deux institutions n'en ont pas à l'heure actuelle. Ce qui n'empêche pas la première banque japonaise de pavoiser : un de ses directeurs, a-t-elle annoncé fièrement, ira siéger au conseil d'administration de la banque à New York.
Quant au puissant cartel Sumitomo Mitsui Financial (SMFG), il a réussi, via sa filiale new-yorkaise, à procéder à un apport de plusieurs centaines de milliards de yens (des centaines millions d'euros) auprès de la prestigieuse banque d'affaires américaine Goldman Sachs, très affaiblie. Enfin, autre gagnant, la banque d'affaires Nomura Holdings, symbole de la finance nippone, a enfin confirmé qu'elle avait bel et bien racheté