Le désastre financier européen ne fait pas que des victimes. Il fait aussi des heureuses. Elles s’appellent BNP Paribas, ING, la Deutsche Bank ou Royal Bank of Scotland (RBS). Elles ont, pour l’instant, traversé la crise des subprimes sans de trop gros dégâts. Et se disent maintenant prêtes à participer activement à la recomposition du paysage bancaire européen. En clair : ramasser à bon prix quelques établissements fragilisés. Avec en haut de la liste des proies à capturer la banque belgo-néerlandaise Fortis et sa filiale ABN Amro.
Vendredi soir, les Pays-Bas ont finalement décidé de racheter entièrement la branche néerlandaise de Fortis pour mettre un terme aux incertitudes qui continuaient de plomber le cours de cette banque. Mais la nationalisation, d'un montant de 16,8 milliards d'euros, a été présentée comme une mesure d'ordre strictement temporaire. «Dès que les marchés financiers seront sortis de la tourmente, Fortis Nederland sera reprivatisée», a assuré Wouter Bos, le ministre néerlandais des Finances.
Les BNP Paribas et consorts ne devraient pas attendre longtemps pour se disputer ce morceau de choix, qui a perdu plus de 70 % de sa valeur depuis février. Lors du plan de sauvetage initial de Fortis, le 28 septembre, la banque française s'était déjà portée candidate au rachat de l'ensemble du groupe ancré dans le Benelux. ING, mastodonte néerlandais de la finance, s'est quant à lui déclaré intéressé par les opérations d'ABN Amro aux Pays-Bas, rachetées par F