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Libération
EDITORIAL

Fan-club

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publié le 6 octobre 2008 à 6h51

En ces jours de stress où l’on oublie de célébrer les 50 ans de la Constitution, il n’est pas inutile de se poser la question : politiquement, à qui profite la crise financière ? Au Président, bien sûr. Après avoir montré en de multiples occasions qu’il était seul, volontairement seul, à la manœuvre sur tous les dossiers, des libérations d’otages au sauvetage des usines, celui que l’on n’appelle plus guère (par lassitude) l’omniprésident se met à nouveau en scène comme sauveur de l’Europe et du monde. Nicolas Sarkozy exige de plus, en direct ou via ses porte-parole, que le pays tout entier soit derrière lui. Il ne veut voir qu’une seule tête.

Le Parlement, un temps flatté par la récente réforme constitutionnelle, est cantonné aux débats sans votes (le Congrès américain vote sur la crise, mais pas le Parlement français). L'UMP ressemble plus que jamais à un fan-club. L'opposition est vertement priée de se plier au mot d'ordre d'union sacrée. Bref, pour les 50 ans de la Ve République, on découvre une pratique institutionnelle sans débat, dans laquelle ce sont les conseillers du prince, un jour Guaino, l'autre Guéant, qui disent ce qu'il faut penser. Sans qu'ils soient d'ailleurs toujours très clairs, ni cohérents. Ils sont, ces non-élus, les seuls éclaireurs de la parole officielle. Pas question de demander trop de détails ou de débattre de l'application de cet étrange texte du G4, flou et partiel. On est prié de le trouver génial, lui et notre Président et tout ce