Professeur d’économie à l’IEP d’Aix-en-Provence, André Cartapanis critique les réactions des Etats et redoute une défiance généralisée vis-à-vis des banques.
Comment interpréter le krach d’hier ?
C’est une journée de défiance absolue des marchés. Il y avait de fortes attentes de voir les politiques reprendre en main la situation, et elles ont été déçues. Les hésitations sur l’adoption du plan Paulson et surtout l’étalage de l’impuissance européenne ce week-end avec la volte-face allemande ont produit des résultats exactement contraires aux effets escomptés.
Et la sanction immédiate des marchés ?
C’est une attitude qui donne le sentiment que les Etats ne savent pas comment s’y prendre. Or les marchés attendent des prises de parole claires qui leur donnent le sentiment qu’il y a un pilote dans l’avion.
Vous déplorez l’absence de transparence des banques…
Il y a un vrai problème sur la fiabilité des informations diffusées par les banques sur ces «produits toxiques». Ce qui s’est passé en Allemagne avec la banque Hypo Real Estate dont les besoins réels en liquidités ont augmenté ces derniers jours illustre tout ce qu’il ne faut pas faire.
La crise menace-t-elle désormais tout le système bancaire ?
On n’est plus du tout dans la crise des subprimes mais dans celle du système bancaire touché au cœur. Ce qui est en jeu, c’est sa stabilité, c’est-à-dire la confiance des déposants. La crainte maintenant, c’est une ruée sur le